La parole de Dieu
« Vraiment, tu es un Dieu qui se cache, Dieu d’Israël, sauveur. »
Livre d'Isaïe, chapitre 45, verset 15
La méditation
La Transfiguration suggère un dévoilement : au Thabor, Jésus lève le voile sur son identité et sa destinée aux disciples qui l’ont suivi. Dans notre vie, nous connaissons de ces moments précieux, comme des accalmies, où nous avons la sensation de mieux comprendre qui est notre prochain et notre Dieu, comment fonctionne notre monde, notre environnement. Le bonheur est comme cela aussi, d’une beauté, d’une blancheur, comme le vêtement de Jésus, si impeccable, que nous voudrions ne pas laisser fuir « les rapides délices des plus beaux de nos jours ». Mais ce n’est pas possible. Le principe de réalité, ou peut-être Dieu, nous impose de descendre de la montagne ! Ce que nous avons saisi, le temps d’un saint frisson, se dérobe plus encore.
La condition humaine est ainsi faite. Certains de ses aspects semblent parfois se présenter à nous sous une lumière apaisante et instructive ; et puis, à d’autres moments, on n’y comprend plus rien, comme si nous n’avions d’autre choix que de marcher à l’aveugle en faisant confiance à un Dieu ressenti, tantôt comme une boussole, tantôt comme un lâcheur absent. Ce méli-mélo de lumières projetées et d’abysses déconcertants nous place sur la Croix que Jésus a connue. Nous voudrions bien nous en dispenser. Tentation suprême du diable : « Vous serez comme des dieux connaissant le bien et le mal » (livre de la Genèse, chapitre 3, verset 5). Nous oublierions alors que la Transfiguration indique déjà le passage secret qui débouche sur la vision de Dieu.
Traduction liturgique de la Bible : ©AELF - Paris - Tous droits réservés.