La parole de Dieu
Au cours du repas, Jésus fut bouleversé intérieurement et il déclara solennellement : « En vérité, je vous le dis, l’un de vous va me trahir. »
Évangile selon Saint. Jean, chapitre 13, verset 21
La méditation
Jésus est à table avec ses disciples, Pierre, Jean, Thomas, Judas… Il le sait, c’est le dernier repas qu’il prend avec eux. Tout à l’heure, Judas ira chercher les soldats pour venir l’arrêter. Pierre va le renier. Les autres vont fuir.
Alors Jésus est bouleversé au plus profond de lui-même, ce même bouleversement qu’il a éprouvé chaque fois qu’il a rencontré la mort des autres. Le mal dans toute sa violence. Pourquoi ces hommes avec lesquels, depuis trois ans, il a tissé des liens si profonds, vont-ils le laisser ainsi tomber, le trahir ? Pourquoi tout ce mal qui sans cesse reflue sur l’humanité et la recouvre, détruisant tout ce que Dieu a voulu pour nous ? Pourquoi la mort, au bout de ce chemin d’amitié ?
Jésus est bouleversé, mais il fait front. La sainteté c’est, ce sera toujours, un combat. Le combat de l’amour contre la haine aveugle. La sainteté ne naît pas dans notre monde comme une fleur. C’est toujours une victoire difficile, douloureuse, sur le mal, d’abord en nous-mêmes. Ce combat ne devient pas plus facile avec les années : ce sont les saints qui mesurent le mieux, au plus profond d’eux-mêmes, leur capacité jamais définitivement surmontée à dire non aux autres et à Dieu.
La sainteté est un combat à reprendre chaque jour contre le mal : celui dont les autres, dont moi-même nous sommes capables. Avec, pour seule arme, la volonté désarmante de faire grandir l’amour. Avec, pour seule force, celle du pain de chaque jour : celui que le Christ vient rompre avec nous.
Frère Gabriel Nissim
Couvent de Strasbourg