Le silence… quand même

La parole de Dieu

« Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ! »

Évangile selon saint Matthieu, chapitre 3, verset 3

La méditation

On a beau rencontrer un peuple, fréquenter des figures éminentes, entendre la voix d’un grand prophète, il n’y a rien à faire : le désert est bien un lieu où le silence s’impose. Quand je pense au silence, le proverbe que m'a un jour cité un ami ivoirien me vient tout de suite à l'esprit : « Nous avons reçu une bouche et deux oreilles parce qu'il faut écouter deux fois plus qu'on ne parle ». A l’époque, j’avais pris cette maxime en pleine figure ! Non pas tant parce qu'elle démasquait gentiment mon naturel bavard, mais parce qu'elle pointait l'importance du silence, d'un silence qui écoute.

Le silence qui écoute est un silence qui nous engage, nous détourne d'une agitation stérile et nous fait prendre le risque de l'ouverture à un autre. C’est ce silence qui devrait être celui de la prière. Si souvent, nous sommes bavards devant Dieu : nous lui disons frénétiquement « merci, pardon, s'il te plaît », comme s'Il était une idole qui, au fond, ne pourrait pas nous répondre. Mais acceptons-nous de nous poser devant Dieu tout simplement dans le silence, en nous rappelant que, sans bruit, son amour est déjà là qui nous précède ?

Et si dans les prochains jours,si nous prenions le risque de cette prière vraiment silencieuse, d'une prière qui se tait ? Nous pourrions alors rejoindre Marie dans ces jours d'attente qui ont précédé la naissance de son Fils. Nous pourrions, comme elle, voir celui qui est la seule Parole que Dieu n’ait jamais adressée aux hommes croître, sans bruit, dans nos cœurs.

Avent dans la ville