Quand nous le contemplons, présent au Saint Sacrement de l'autel, le Christ se fait proche de nous et plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes. Il nous donne part à sa vie divine par une union transformante et, par l'Esprit, Il nous ouvre l'accès au Père, comme Il disait Lui-même à Philippe : Qui m'a vu a vu le Père (Jn 14, 9).
La proximité avec le Christ, dans le silence de la contemplation, n’éloigne pas de nos contemporains mais, au contraire, elle nous rend attentifs et ouverts aux joies et aux détresses des hommes, et elle élargit le cœur aux dimensions du monde. Elle nous rend solidaires de nos frères en humanité, particulièrement des plus petits, qui sont les bien-aimés du Seigneur. Par l’adoration, le chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde et à la germination de l’Évangile. Toute personne qui prie le Sauveur entraîne à sa suite le monde entier et l’élève à Dieu. Ceux qui se tiennent devant le Seigneur remplissent donc un service éminent ; ils présentent au Christ tous ceux qui ne le connaissent pas ou ceux qui sont loin de lui ; ils veillent devant lui, en leur nom.
J'encourage donc les chrétiens à rendre visite régulièrement au Christ présent dans le Saint Sacrement de l'autel, car nous sommes tous appelés à demeurer de manière permanente en présence de Dieu, grâce à Celui qui reste avec nous jusqu'à la fin des temps.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre à Mgr Albert Houssiau, évêque de Liège, à l’occasion du 750ème anniversaire de la Fête-Dieu, 28 mai 1996.
Texte intégral (en italien)