La tactique de la forêt noire spirituelle
La parole de Dieu
"Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais en fait de signe, il ne lui sera donné que celui de Jonas"
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 16, verset 4
La méditation
– Mes rencontres avec mon psychothérapeute me font beaucoup de bien, mais il me manque encore quelque chose. Ne pensez-vous pas que quelques « séances » d’adoration me permettraient d’aller encore mieux ?
Cette remarque nous interroge sur notre manière de vivre notre foi. Qu’est-ce que je recherche dans ma prière et dans cette retraite ? Une relation plus intime à Dieu et à mes frères ou un simple bien-être quelque peu égoïste. Les consolations que nous recevons dans notre vie de foi sont importantes, mais elles ne sont pas Dieu. Elles ne me sont en réalité offertes que pour me mettre en route et m’aider à tenir le coup quand la pente se fait trop raide. Attention donc à ne jamais privilégier ces consolations par rapport au seul Consolateur, à préférer les manifestations sensibles de Dieu à Dieu lui-même. La véritable connaissance de Dieu ne se situe jamais au niveau des sens, mais ne peut être atteinte qu’en creusant toujours plus profond, sans jamais nous arrêter en chemin.
Comment savoir alors si ma prière est bonne et que je ne succombe pas à la gourmandise spirituelle ? Sainte Thérèse d’Avila nous en donne une fois encore la clé : « La preuve que vous avez bien fait oraison, c’est que, en sortant de l’oraison, vous avez une plus grande charité personnelle. » Si mon Carême ne me fait pas grandir en amour de mon frère, alors c’est un Carême de nul où le « tentateur, déguisé en ange de lumière » (*) m’aura trompé !
– Que veux-tu que je fasse pour toi ?
– M’aider à poser aujourd’hui des actes de charité.
Frère Thibaut du Pontavice
* Deuxième lettre de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 11, verset 14
Pour aller plus loin avec la Parole
Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté. Il se demandait : « Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte». Puis il se dit : « Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j'en construirai de plus grands et j'y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence». Mais Dieu lui dit : «Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ?» Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu.
Évangile selon saint Luc, chapitre 12, versets 16b-21