Comme je t'adore mon cher bus vert parisien!
Chaque jour, tu m'emmènes au travail et tu me ramènes chez moi.
Sans toi, mes chaussures que j'ai eu en soldes à 20 euros seraient déjà affreusement abimées à force de trop marcher avec.
Comme d'habitude, le chauffeur me sourit, et quelquefois, tout aussi aimables et souriants, des contrôleurs m'offrent une amende les jours où je n'arrive pas à atteindre l'appareil validant mon pass.
Aujourd'hui il y a eu une foule particulièrement importante parce qu'un groupe de touriste était monté à bord du bus.
Quelqu'un m'a mit son coude dans l'oeil, quelqu'un d'autre déchira ma poche avec sa valise, un homme saoul n'arrêtait pas de me souffler dans l'oreille, sans parler de mon nez écrasé contre la vitre!
Lorsque le bus freina brusquement, je fus écrasé par une dame obèse qui avait du manger une bonne portion d'haricots vu les odeurs qu'elle dégageait toutes les minutes.
Je fus agréablement soulagé lorsque je fus enfin arrivé à Montparnasse.
La porte s'ouvrit et je fus rejeté sur le trottoir par la foule sortante, mais une fois dehors, une autre foule
faillit me pousser à nouveau dans le bus en s'empressant d'y monter!
Rassurez-vous, je ne me suis pas laissé faire!
J'ai essuyé avec un mouchoir mes pauvres chaussures que tout le monde avait piétinées, j'ai coiffé mes cheveux défaits et arrangé ma cravatte.
J'ai soudain réalisé que j'étais descendu trois stations plus tôt et que de nouveau un pickpocket m'avait dérobé
mon portefeuille!
Je me suis empressé d'embrasser ma médaille avec St Christophe, le patron des voyageurs, grace auquel j'ai terminé sain et sauf.
Malgré tout ce que tu me fais subir au quotidien, je t'aime quand même mon cher bus vert parisien!